Révolution prolétarienne
En réponse à la dictature de la bourgeoisie, il faut faire une dictature du prolétariat. Il y aura un essai par la Commune en 1871, qui consistait à armer tout le monde, pour lutter contre l’exploitation. A cette même époque, on est déjà conscient que le mode de représentation institué par la Révolution n’est pas le meilleur, et le système représentatif est ainsi perçu comme une illusion.
En effet, la révolution de 1789 se base sur une idéologie simple : croire que la représentation décrit et retransmet la sphère réelle. Les grands principes d’égalité, de liberté et de fraternité cachent en réalité le monde capitaliste mené par les bourgeois.
Alors que le prolétaire donne sa force de travail, seule ressource qu’il possède, il est employé, exploité par le propriétaire qui achète son travail. Le propriétaire disposant des moyens de production, par l’acquisition des terres, il doit se servir de l’ouvrier pour satisfaire sa production. Marx pose donc en premier postulat la notion de propriété.
Le communisme primitif reposait sur la confusion entre l’Etat et la société civile. L’Etat qui était seul propriétaire perd son monopole avec l’essor de la propriété et les seules possessions qu’avait l’individu se transforment en propriété. Ainsi, d’un côté les bourgeois vont former une classe en se servant de l’Etat pour affirmer leur suprématie reposant sur l’économie. Ils utilisent le rôle politique de l’Etat pour assouvir leurs besoins. Ils se servent de leur pouvoir pour exploiter les travailleurs avec des moyens économiques visant à la rentabilité de sa production ; ainsi le capitaliste utilise le principe de la plus-value par exemple. De l’autre côté, une classe sociale se forme après une série de lutte à petite échelle ; chaque ouvrier combat son propre patron de manière quelque peu marginale, puisque de manière isolée. Mais les moyens de communication comme nous l’avons vu ont permis à tous ces ouvriers de se rassembler pour former une organisation solide et de démontrer que toutes les luttes apparemment isolées n’en forment qu’une seule. Ainsi cette classe sera nécessairement en lutte contre une autre envers qui elle est soumise. C’est la constitution d’un véritable regroupement qui donne aux ouvriers la force de combattre pour leur volonté. Et cette dernière repose sur l’élaboration d’une révolution.
La révolution prolétarienne vient de la fabrication toujours constante de nouveaux besoins humains, l’individu ne se satisfaisant jamais de ces premiers besoins. A travers le Manifeste Communiste, Marx et Engels expliquent d’où vient la volonté de révolution prolétarienne, son but et ses moyens. La classe dominée ne pourra se débarrasser de son statut désormais trop installé qu’en brisant la lutte des classes dans son intégralité.
La lutte entre les deux classes devient inévitable puisque l’attente passive ne mènerait nulle part. Si le prolétariat peut se laisser bercer par les petites réformes socialistes, il ne fait que retarder l’échéance en se fondant dans la sphère. Puisque la lutte est certaine, il est inutile d’attendre.
La révolution prolétarienne doit s’établir à travers une longue stratégie. La construction d’un parti est nécessaire pour apporter une conviction et une possibilité plus forte à l’action du prolétariat. La doctrine doit être rigoureusement établie pour éviter les erreurs. Si la révolution constitue la finalité du mouvement, Marx se méfie de certaines organisations insurrectionnelles. Il hésite entre une révolution violente et pacifique, même s’il sait qu’aucune collaboration avec la bourgeoisie ne sera effective. La révolution devra donc être permanente et par la suite conjointe à tous les pays ; ces derniers, invités à faire de même, prendront néanmoins en compte la situation de lutte de leur propre pays.
La révolution n’aura pas lieu du jour au lendemain. On ne peut passer soudainement d’un Etat capitaliste à un Etat communiste. Pourtant, le prolétariat devra tout d’abord se constituer en classe dominante, en arrachant le pouvoir et le capital possédés par la bourgeoisie. Tous les moyens de production récupérés seront centralisés au sein même de l’Etat. La nouvelle classe dominante s’imposera alors sous la forme d’une dictature ; mais le temps de celle-ci reste à déterminer. Ensuite, l’Etat devra progressivement disparaitre sous son impulsion.