Types de partis
Plusieurs types de partis ont été mis en avant par différentes théories.
Parti de masse et parti de cadre
Maurice Duverger établit une distinction entre deux types de partis, en analysant le parti comme une organisation : le parti de masse et le parti de cadre.
Partis de cadre
Les partis de cadre sont les premiers à être apparus, notamment grâce aux pouvoir de ses représentants qui ont plus largement diffusé leurs idées. Ces partis sont généralement peu organisés et peu centralisés. Cela s’explique par le faible nombre de membres ; ces partis ne nécessitent pas une organisation rigoureuse et centralisée.
Les membres de ces partis étaient essentiellement des notables ou des parlementaires. Les partis étaient de petites entités en relations avec les comités locaux de soutien, qui ont conduit à la création des partis.
Ces partis avaient une importance concrète lors des suffrages restreints. Ils ont bénéficié en priorité de la loi 1901 relative aux associations, et ont progressivement basculé vers le parti de masse. En effet, bien que le but premier de ces partis ne doit pas l'adhésion du plus grand nombre de sympatisants, ils ont dû s'adapter à l'ouverture du droit de vote et à la massification de la classe moyenne.
Partis de masse
Le premier parti de masse était le Parti Communiste, né en 1920. Ce type de parti n'a pu voir le jour que lorsque le suffrage est devenu universel. La possibilité de voter pour les classes populaires est une opportunité qui bouleverse le paysage politique. Les partis politiques devaient s'y adapter : les adhérents issus des classes populaires n'apportant pas suffisamment de moyens financiers au parti, le nombre d'adhérents devaient augmenter. Ces partis favorisent donc les adhésions et la diffusion des valeurs et idées populaires. Les problèmes rencontrés par les populations sont repris par les partis, qui les utilisent pour fonder l'esprit du parti.
Les classes populaires refusent d'être représentées par une élite inatteignable ; ils veulent des individus qui leur ressemble et qui seront les prochaines élites. Le but de ces partis est donc de remplacer le modèle capitaliste par des principes collectifs, plus égalitaristes. Mais cette masse, même collective, ne repose pas sur des principes égalitaires. On observe en effet dans les partis de masse des phénomènes oligarchiques ; Roberto Michels dénonce ainsi le développement d’une bureaucratie oligarchique qui entrainerait progressivement l’éloignement des représentants de la classe représentée par le parti.
Ces partis sont généralement des partis de nature rigide : le nombre d’adhérent est trop important pour laisser les individus voter totalement librement. Des consignes de vote sont formulées à chaque élection.
Aujourd'hui, les partis de masse ne rassemblent plus seulement les classes moyennes ; l'importance quantitative de ces classes sociales a conduit de nombreuses élites à se tourner vers ces partis.
Autres types de partis
M. Charbot complète les types de partis définis par M. Duverger en intégrant les partis de rassemblement, apparus plus récemment : la fin des idéologies et l’acceptation de la société actuelle ont fait émerger des partis moins marqués idéologiquement. C'était le cas du parti Union pour la nouvelle république, fondé en 1958 pour soutenir le général de Gaulle.
L.D. Epstein distingue quant à lui ces partis des partis d’intérimaires, dont le fonctionnement est périodique (ex : UDF), des partis de patronage (UMP), ou encore des partis de militants (PS).