Refus de l'absolutime monarchique
La fin du 17ème et le début du 18ème siècle voient naitre les prémices de la pensée libérale à travers les philosophies des Lumières. Pourtant, si les règles évoluent, la monarchie se renforce et concentre son pouvoir en détruisant celui des anciens seigneurs féodaux. Mais cela entraine des crises politiques importantes, et avec elles s’effritent peu à peu les principes absolutistes. Il s’agit également de l’expansion des sciences qui se trouve à l’origine du déclin ; Descartes contribue à apporter un esprit plus rationnel et à réellement poser la question du régime en place. Toutes ces réflexions amènent à la formation d’organismes établis en réaction à l’emprise de la monarchie dans la société.
La Ligue, mouvement catholique, s’attache à combattre la monarchie. Les membres en contredisent les fondements : si le pouvoir du roi vient de Dieu, c’est le peuple qui le délègue ; ainsi le pape aurait le pouvoir d’attribuer au peuple la possibilité de condamner le roi si ce dernier ne respecte volontairement pas la volonté de Dieu.
Les jansénistes, dont le mouvement ne semble être que religieux, s’investit au contraire politiquement pour attaquer la monarchie. Contre la centralisation administrative et les rapports étroits entre la religion et le pouvoir, ils refusent le principe aristocratique. Ce dernier doit être banni pour enlever le seul souverain de son piédestal ; il est considéré comme un homme supérieur aux autres alors qu’il ne l’est en aucun cas pour les jansénistes.
Le duc de Saint-Simon, entres-autres, fait parti des représentants importants du mouvement aristocratique qui se dresse contre la monarchie. Avec la diminution de leurs privilèges et de leurs grandes seigneuries, les aristocrates ont perdu de leur importance au sein de l’Etat, et souhaitent la récupérer. Ces dissidences montrent la crise majeure que vit la France, au moment où les famines s’étendent. Fénelon, qui appartient à ce même mouvement imagine une cité utopique, Salente, où la sagesse et le bonheur règnent sans limites ; il pose à plat les problèmes posés par les devoirs royaux.
Spinoza critique pour sa part l’absolutisme sous son caractère religieux. Il dénonce le prétexte institué par la politique de mettre en avant Dieu comme source de tout pouvoir auquel il faut se soumettre. L’Etat utilise la religion à ses fins, pour se légitimer. Il faut commencer en conséquence par rejeter le mystique propre au religieux. Par la suite, il faut laisser libre cours aux différences de principes religieux entre les hommes ; il établit ainsi la liberté de penser. L’Etat doit tendre vers une harmonie, où le droit prévaut. Il sera l’un des premiers à exposer les grandes lignes de la démocratie.
En Angleterre, le mouvement des Niveleurs s’engage en faveur d’un individualisme utilitaire, tandis que d’autres s’affirment peu à peu (Harrington).