Partis comme conception
Partis comme organisation
M. Duverger considère les partis comme des organisations, et élabore ses théories selon cette approche. C'est ainsi qu'il distingue deux types de partis, le parti de masse et le parti de cadre.
M. Weber conçoit les partis comme un ensemble de « relations sociales fondées sur un compromis d’intérêt ou sur une coordination d’intérêts et motivés rationnellement ». Les partis se fonderaient donc sur des relations sociales centrées autour d'un ou plusieurs représentants.
Dans sou ouvrage Les Partis Politiques, de 1971, Roberto Michels élabore une conception fondée sur l'organisation. Le parti est considéré comme un organisme oligarchique, dans lequel le pouvoir est attribué à une minorité.
Dans une optique différente, A. Kriegel, à travers son étude sur le Parti Communiste Français, attire l’attention sur le temps passé par les individus dans ce type d’organisation. Ces dernières sont politiques, certes, mais avant tout sociales : chacun y voit un intérêt, que ce soit dans la volonté de se regrouper, d'appartenir à une famille, d'avoir des responsabilités ou d'être utile. Tous ces critères contribuent à faire adhérer les militants et à y participer.
Partis étudiés dans leur environnement, approche systémique
Frank J. Sorauf étudie les relations entre partis et les contraintes externes qu'ils subissent. Il les considère comme des ensembles en relations permanente, tous étant liés les uns aux autres ; cela constitue ainsi ce que Duverger appelle un « système de partis ». Les contraintes extérieures ont pour effet de limiter les structures de l’organisation pour répondre aux problèmes posés par l’environnement. Ainsi, sous le poids des traditions, des valeurs, ou encore de la culture politique, l'organisation évolue.
Sorauf montre également que les partis peuvent se considérer comme une entreprise sur le marché politique : elle vend son programme et a pour but d'attirer sans cesse de nouveaux clients, les adhérents.
P. Bourdieu intègre la politique dans l'un des champs constitutifs de la vie sociale : le champ politique est un espace autonome dans lequel les acteurs de battent pour la conquête du pouvoir dans le but de dominer ce champ. Ainsi, les agents échangent des soutiens contre le produit politique. Le parti, intégré dans son « sous-champ », deviendra légitime dès lors qu’il aura conquis le champ dans son intégralité.
Autres approches
Duverger voit dans les modes de scrutin la détermination de la vie politique ; ils conduisent en effet à structurer les votes. Dans un vote à deux tours, on fait souvent face au multipartisme car les votes du premier tour n’étant pas décisifs, les électeurs s’orientent vers divers candidats. Néanmoins, le second tour révèle le bipartisme de la vie politique.