Doctrine socialiste
Mouvement doctrinaire dont les prémices apparaissent dès le 17ème siècle (1831), le socialisme n’est inventé comme véritable notion qu’au 19ème siècle par Pierre Leroux qui le conceptualise en lui attribuant un nom.
Le terme de socialisme n’a au départ qu’un sens flou ; Pierre Leroux l’oppose à l’individualisme, alors que Robert Owen le conçoit comme un rassemblement d’associations.
Les « réformateurs sociaux », tels qu’on les appelle au début, se réfèrent à l’esprit des Lumières et reprennent le concept de l’homme bon, chers à de nombreux philosophes, comme fondement de leur idéologie. Comme le mouvement des Lumières, qui a fortement contribué à l’avènement de la Révolution, les socialistes veulent provoquer un bouleversement similiaire pour atteindre leurs objectifs : il s’agirait de compléter les principes encore peu efficaces de la Révolution, afin d'instaurer une égalité réelle entre les hommes. Si la Révolution de 1789 a bien modifié les modes de représentation et le régime politique, les réformes n'ont pourtant pas changé la société en profondeur. Il était donc nécessaire de porter l'évolution de la société et de l'économie afin de créer une société plus juste et égalitaire, la liberté étant pour eux un concept secondaire. Le mouvement socialiste s'est ainsi tourné vers les classes prolétariennes en cherchant à défendre les ouvriers. Mais le mouvement ressemble originairement plus à un regroupement désorganisé qu’à une organisation reposant sur une véritable idéologie.
Saint-Simon est considéré comme précurseur de l’idéologie socialiste ; il en a apporté en effet les fondations majeures. S’il ne refuse pas la propriété privée, qu’il considère comme base de la société, il pense qu’elle doit nécessairement évoluer avec la société. Il remet en cause le droit de succession car l’évolution amène toujours à de nouvelles formes de production de richesses. Il ne refuse pas les progrès apportés par les nouvelles techniques, qui selon lui permettent d’enrayer les violences anciennes entre les peuples propre au féodalisme. Le nouveau concept, l’industrie se définit par la production de biens, par le biais du développement des manufactures, et de l’essor de nombreux secteurs. Son optimisme l’amène à penser que chacun devant contribuer à cette entreprise, il se formera alors une solidarité. Pourtant il dénonce les visées libérales qui refusent un trop grand interventionnisme de l’Etat ; l’égoïsme des particuliers conduira à concentrer les richesses si l’Etat ne régule rien.