Moyen âge
La littérature de l’époque a permis à la langue française de
mieux se construire et de s’enrichir. Les mots avaient alors une
véritable importance. Caractéristique de la littérature médiévale,
la chanson de geste apparait à cette époque.
11 e et 12 e siècles
C’est dans ce contexte que nait la fameuse Chanson de Roland,
qui relate les aventures extraordinaires de Charlemagne et de son
chevalier Roland, et donc une partie de l’Histoire de France.
L’auteur de ces vers serait Thurold, un poète de Normandie, dont le
manuscrit n’a été découvert qu’en 1837 à Oxford.
Puis, une littérature « courtoise » apparait, alors que la
France entre en guerre pour 300 ans avec l’Angleterre. Cette
littérature est marquée par le mythe de l’amour courtois, le
chevalier se dévouant entièrement à sa dame, et le magnifique, car
les histoires sont étranges, et pleines d’embûches, le but étant
d’en sortir triomphant. On fait alors ressortir l’héroïsme
individuel.v
Dans ce cadre naissent les œuvres de Chrétien de Troyes, telles
que Lancelot à la Charrette, qui met en scène Arthur et les
chevaliers de la Table Ronde. Mais c’est également Tristan et
Yseult qui nait alors, dans lequel l’amour devient un réel mythe
(on décrit en effet l’amour de deux personnes qui ne peuvent y
résister).
Le Roman de Renart apparait au 12e siècle dans un tout autre
registre : sont décrits les aventures à la fois comiques et
héroïques de Goupil, dans un cadre familier qui met en scène le
voleur, le bourgeois ou encore le curé. Le Roman de Renart a pour
principaux personnages le Renart lui-même, qui est habile et malin,
Ysengrin, le glouton mou, et Chantecler, le petit coq. On voit là
l’humour particulier fondé sur la moquerie et la caricature.
13 e siècle
Le Roman de la rose montre déjà les prémices des œuvres
sentimentales qui suivront. Les récits historiques existent
également à l’époque : Joinville en est un parfait exemple. Par les
récits relatifs à Saint Louis, il expose l’état de la société
féodale du 13e siècle.
14 e siècle
Jean Froissart écrit Chroniques, alors que la guerre de Cent Ans
ne fait que commencer. Il raconte les incidents tragiques lors des
batailles militaires ainsi que la vie des princes. Il a ainsi
permis de mieux connaitre la royauté de l’époque ainsi que la
guerre de Cent Ans.
15 e siècle
La guerre de Cent Ans vient de prendre fin en 1453. C’est à
cette époque que Philippe de Commines écrit Mémoires: il s’agit
d’un livre sur Louis XI. L’auteur est le biographe de ce dernier,
qui permettra de faire la lumière sur des faits importants de
l’Histoire française, comme l’annexion de la Bourgogne à la
France.
Il convient enfin d’ajouter que le Moyen Age a également connu
le théâtre, qui au départ ne décrivait que des scènes de la
Bible.
Renaissance 16 e siècle
La littérature du 16e siècle est marquée par les nouvelles
formes artistiques telles que l’architecture italienne. C’est ainsi
que, encore pauvre en matière littéraire, la France rénove sa
littérature. Elle s’inspirera des Grecs, des Italiens car les
échanges avec ces pays s’intensifient à l’époque.
De nombreuses personnes transitent vers ces pays afin de mieux
connaitre la culture des autres. C’est ainsi que de nouvelles
pensées sont apparues en France, ce qui a permis à de nombreux
auteurs de s’en inspirer. Par exemple, beaucoup se sont inspirés
d’Erasme, considéré comme le père de la culture européenne. Mais
les échanges apportent également davantage de libertés. Ces
nouvelles libertés vont faire émerger une scission entre Calvin et
Luther (qui se place contre le laxisme).
Clément Marot, poète de cour, écrit des Epitres au roi. Par des
calambours et des rimes, il raconte les petits incidents de sa vie.
Puis, François Rabelais écrit Pantagruel et Gargantua, qui sont des
récits d’aventures grotesques (dont celle dans laquelle Panurge,
héro de Pantagruel, noie les moutons, dont vient l’expression «
moutons de Panurge »). Rabelais s’est de cette façon attaqué à
l’ordre établi, considérant que des réformes étaient nécessaires,
essentiellement dans l’éducation.
La poésie a également su s’imposer à cette époque. Un groupe de
poète s’est ainsi formé, inspiré par Joachim du Bellay, qui forme
la Pléiade . Défenseur de la langue française, le groupe a tenté
d’enrichir la langue française par diverses techniques comme la
formation de mots composés. Du Bellay a ainsi distingué la satire
du sonnet ou encore de l’ode. Le chef du mouvement était Pierre de
Ronsard. Pierre de Ronsard a écrit Les Odes, dans un style
lyrique.
Jean Calvin écrit Institution de la religion chrétienne, qui est
à l’origine du protestantisme français. C’est de cette façon que la
religion protestante s’est introduite en France.
Michel de Montaigne écrit les Essais, mêlant analyses
psychologiques et pensées grecques et latines. C’est ainsi qu’il
livre ces mots : « apprendre à se connaitre soi-même, à bien mourir
et à bien vivre ». Dans un style qui lui est propre, il montre
l’égoïsme que l’on doit porter en soi (« se prêter à autrui et ne
se donner à personne »), mais aussi la joie de vivre et la
simplicité du bonheur. C’est donc une étude de la nature humaine à
laquelle il se livre. Son ouvrage, qui prône la liberté et la
tolérance, inspirera nombre d’écrivains du siècle suivant.
Classicisme 17 e siècle
Racine « décrivait les hommes tels qu’ils sont. », tandis que
Corneille les « décrivait tels qu’ils devraient être ». Le 17e
siècle est marqué de l’empreinte de grands tragédiens, et la mise
en place de la règle des trois unités : d’action (une seule
intrigue), de lieu (l’action se situe dans le même lie) et de temps
(la durée de doit pas dépasser 24h).
Pierre Corneille écrit Le Cid (Rodrigue et Chimène doivent
venger leur père) ou encore Cinna (Emilie veut venger leur père) .
Ses héros doivent accomplir quelque chose de noble, de vertueux.
Ils ont une volonté à toute épreuve, marquée par le dévouement.
Outre ces histoires, Corneille aime jouer avec les oxymores, comme
il le fait dans le Cid : « Cette obscure clarté qui tombe des
étoiles ».
Jean Racine quant à lui écrit Andromaque ou encore Britannicus .
Racine montre des personnages plus naturels que jamais ; il apporte
la compassion, l’émotion (« la principale règle est de plaire et de
toucher »). On voit à travers ses pièces la terreur, la faiblesse
de l’homme. Racine ne fait pas rêver, mais il dresse un portrait
humain.
Molière (Jean Baptiste Poquelin) écrit des œuvres marquant à
jamais le théâtre français : Les précieuses ridicules, L’Ecole des
femmes, Dom Juan, Le Médecin malgré lui, Le Bourgeois gentilhomme,
L’Avare ou encore Le Malade imaginaire . Fils d’un valet de chambre
du roi, Molière s’est rapidement inventé ce nom de scène. Il fonde
une troupe de théâtre, et obtient le succès avec ses comédies. La
Comédie française lui a rendu hommage en mettant son buste chez
elle, et en y annotant l’inscription suivante : « Par sa clarté,
son bon sens, sa vérité et sa gaieté, il est un des représentants
les plus caractéristiques du génie français ».
François de la Rochefoucauld écrit ses Mémoires. Par ses œuvres,
il montre les vices humains . Evoquant la sincérité, il dit que «
celle que l’on voit d’ordinaire n’est qu’une fine dissimulation
pour attirer la confiance des autres ». De même, il dit que «
L’intérêt parle toutes sortes de langues, et joue toutes sortes de
personnages, même celui de désintéressé ».
Madame de la Fayette écrit La Princesse de Clèves, considéré
comme l’un des premiers romans français . Il s’agit d’un roman
psychologique, à la base duquel se trouve la description de la
société aristocratique de l’époque.
René Descartes écrit Le discours de la méthode.
Blaise Pascal, grand savant, écrit Les Provinciales ou encore
les Pensées . Cet homme non aristocratique occupe une place
particulière au sein de la littérature ; son « esprit de géométrie
» lui donne une rigueur et une logique qui s’opposent à
l’imagination désordonnée. Pascal a voulu montrer que les petites
choses pouvaient avoir une réelle importance : « Le nez de
Cléopâtre s’il eut été court, toute la face de la terre aurait
changé ».
Nicolas Boileau écrit Art Poétique. Sa poésie se caractérise par
la mesure et l’ordre, ainsi que par la recherche éperdue de la
vérité : « Que toujours le bon sens s’accorde avec la rime […]
Avant donc que d’écrire apprenez à penser. »
Jean de la Fontaine, admiré par Madame de Sévigné (qui trouve
les Fables « divines »), a écrit ses fameuses Fables, qui sont de
petites scènes philosophiques amenant à une morale . S’inspirant
d’Esope et Phèdre, auteurs de l’Antiquité, dont il reprend les
thèmes, il a notamment écrit que « tout flatteur vit au dépens de
celui qui l’écoute » (Le Corbeau et le Renard). Mais outre ces
morales bien connues, la Fontaine évoque l’émotion et manie les
mots et les phrases avec une grande aisance : il écrit des vers
gais comme il peut exprimer une profonde émotion ou une tristesse.
Il utilise des styles particuliers, pour exprimer la déception ou
ajouter de l’humour : « Même il m’est arrivé quelquefois de manger
Le berger ».
Bossuet écrit les Oraisons funèbres, dans lequel il entend
donner des leçons aux vivants grâce aux morts. Membre de l’Académie
française, il veut donner des leçons de tradition.
Fénelon quant à lui écrit Télémaque, pour son élève, le duc de
Bourgogne. A la recherche de la paix et du bonheur des hommes, il
séduit ses contemporains.
Jean de La Bruyère, dans Caractères, expose sa vision de
l’homme, dans ses traits les plus grossiers. Il décrit par exemple
le glouton en exagérant les faits. De même, il montre la vie des
hommes de la campagne dans De l’Homme ; ces hommes semblent être
des animaux, mais « quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils
montrent une face humaine et en effet, ils sont des hommes ».
Les Lumières 18 e siècle
Le 18e siècle est marqué par le refus de l’ordre établi ; une
réflexion sociale et politique se met alors en place et devance
l’attrait pour l’art. Les abus de Louis XIV, Marie Antoinette, et
autres nobles ont conduit la population au rejet de ces
institutions. Les bourgeois s’empareront de la pensée des Lumières
pour justifier la Révolution qui survient en 1789.
Montesquieu, grâce à sa culture juridique et scientifique et son
intérêt particulier pour les types de gouvernances, écrit les
Lettres persanes, dans lesquelles il élabore une satire de la
société française et de ses institutions. Ecrit en pleine Régence,
les lecteurs de l’époque vont adorer ces lettres que deux persans
reçoivent d’Asie, alors qu’ils viennent séjourner à Paris. Ceux-ci
observent donc à la fois la société française et ont également des
nouvelles de leur pays.
Montesquieu écrit également L’Esprit des lois. Dans ce dernier,
il réfléchit sur la constitution anglaise. Dans L’Esprit des lois,
Montesquieu livre la théorie de la constitution anglaise, fondée
sur le régime parlementaire, et dont les principaux pouvoirs sont
indépendants. C’est dans ce cadre qu’il établit sa fameuse théorie
de séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire),
qui doivent être séparés mais agir ensemble afin d’obtenir des
contre pouvoir car le pouvoir arrête selon lui le pouvoir. Il veut
éviter l’oppression et l’abus de pouvoir ; il montre ainsi comment
la monarchie peut dégénérer en despotisme.
La pensée de Voltaire s’accorde parfaitement avec celle de
l’esprit de l’époque. Sa vie riche se manifeste dans ses écrits,
importants et variés : Zaïre, Dictionnaire philosophique, Zadig,
Candide, … Voltaire veut décrire « non les actions d’un seul homme,
mais l’esprit des hommes dans le siècle le plus éclairé qui fut
jamais ».
Il commence par faire de la littérature avant de se lancer dans
la philosophie. Rejetant la religion, il se consacre également à
l’Encyclopédie, beaucoup plus rationnelle ; hostile au jansénisme,
il déteste la religion en ce qu’elle est irrationnelle et qu’elle
ne permet pas, au contraire de la science, d’avoir une action
directe sur les choses de manière concrète. Aussi, Voltaire défend
les causes justes et dénonce les abus, comme il le fait dans ses
contes philosophiques (Candide). Il considère qu’il doit exister
une morale sociale, et que chacun des hommes doit s’attacher à
diffuser la justice dans ses rapports avec les autres. Il recherche
donc à établir une société plus juste, fondée sur le progrès.
Marivaux écrit le Jeu de l’amour et du hasard. Il est à
l’origine du marivaudage, qui est une forme de délicate galanterie,
très subtile. Les comédies de Marivaux, outre la féérie et
l’imaginaire de ses scènes, évoque le narcissisme sentimental.
Diderot a pour ambition, par l’Encyclopédie dont il est le
directeur, « de changer la façon commune de penser ». Il se
consacre pendant près de trente ans à cette entreprise gigantesque.
Mais Diderot est aussi un homme de littérature et il écrit Le Neveu
de Rameau. Prônant l’athéisme, Diderot évoque la magnificence de la
nature, et considère que la chrétienté entrave la nature et
interdit des plaisirs naturels.
Jean-Jacques Rousseau écrit Les Confessions et Le Contrat
social. Rejetant la société française, ses écrits l’obligent à fuir
d’asile en asile. La pensée de Rousseau s’établie autour d’un
postulat clair : l’homme, bon par nature, est devenu méchant par la
civilisation qui l’a corrompu. La civilisation s’est en effet
formée sur la propriété privée, et donc l’inégalité. Il prône donc
une résurgence de la nature, mais également un développement des
sciences et des arts qui font la civilisation et son bon côté.
Pierre Choderlos de Laclos Les Liaisons dangereuses.