Sur la conscience
La conscience sensible est le plus bas degré de conscience de
l’homme ; ce dernier croit avoir une véritable connaissance de
l’objet rien qu’en l’appréhendant de façon sensible (je sens que je
tiens un crayon). Mais ce « savoir immédiat » connait la
désillusion car il permet seulement de dire que l’objet « est
».
- La parole permet d’élever la sensation, l’univers sensible, à
l’univers du sens.
La conscience connait donc la déception : l’immédiat n’existe
pas, et la chose sensible s’efface avec l’expérience, qui nous
contraint à l’abandonner.
- L’immédiateté de notre rapport au monde est abandonnée par
l’expérience : le langage structure le monde, et ainsi, on ne peut
voir sans interpréter.
Hegel montre comment l’esprit se détache progressivement de ses
illusions et parvient à la conscience de lui-même. Il distingue
ainsi les différents moments de la conscience.
- Le premier moment de la conscience, c’est la sensation :
l’esprit ressent quelque chose (ex : la peur). Le second moment de
la conscience, c’est la perception : l’esprit prend conscience. Le
troisième moment est la connaissance. Le quatrième est la
raison.
Sur la compréhension du monde
La philosophie est née des tensions inhérentes à l’humanité :
elle existe seulement pour discuter des malheurs, des conflits
présents dans le monde. La philosophie doit avoir pour objectif de
réparer les oppositions.
- La philosophie doit permettre de réunir, d’unifier les
oppositions. Il lui faudra comprendre les tensions (comprendre le
monde) et en saisir les raisons.
Le monde doit être saisi comme une totalité.
- Comprendre le monde, c’est l’appréhender par l’usage de la
raison. Tout ce qui existe est rationnel.
Sur l’histoire
Pour comprendre le monde, il faut en saisir la dimension
historique. L’esprit se développe au cours de l’histoire ;
l’histoire est celle de l’esprit.
Ainsi, pour comprendre le monde, il faut appréhender l’histoire
dans ce qu’elle contient le progrès. Il faut donc saisir l’ensemble
des conflits qui ont participé à l’histoire.
- Nous devons saisir l’histoire de façon rationnelle.
L’histoire est donc guidée par la Raison : « l’idée est en
vérité ce qui mène les peuples et le monde, et c’est l’Esprit, sa
volonté raisonnable et nécessaire, qui a guidé et continue de
guider les évènements du monde ».
- L’histoire résulte des idées, qui déterminent le monde
réel.
Il y aurait une Raison universelle, qui déterminerait le cours
des évènements ; ainsi les héros de l’histoire seraient utilisés
par la Raison universelle pour faire avancer l’histoire.
- Par exemple, Napoléon, utilisant la puissance de sa passion, a
transformé l’Europe (« Rien de grand ne s’est accompli dans le
monde sans passion »).
- La raison se sert des hommes, de leurs passions, pour faire
avancer l’histoire : « la ruse de la raison » selon Hegel.
Sur le travail du négatif
En prenant pour exemple le bourgeon de la fleur, Hegel montre le
dépassement des choses : le bourgeon (la thèse), source de la fleur
mature, va disparaitre progressivement pour qu’il ne reste plus que
la fleur (l’antithèse).
- Il y a un dépassement, une négation du bourgeon qui disparait
pour laisser la place à la fleur. Il existe donc une contradiction,
mais elle est indispensable : elle est le moteur de
l’histoire.
Sur l’Etat
L’Etat incarne la raison : c’est l’esprit qui organise de la
société civile ; il est la raison réalisée. Hegel montre ainsi les
règles de fonctionnement de l’Etat moderne.
- Hegel prend pour modèle d’Etat achevé l’empire germanique.
- Il considère que beaucoup de conflits seront nécessaires avant
que n’apparaisse un Etat mondial, dans lequel chacun pourra se
reconnaitre.