Sur l’existence et de l’être
Dans Etre et Temps, Heidegger renouvelle la question du sens de
l’être ; que signifie ce mot « être » que nous utilisons partout et
pour tout ?
- Il faut distinguer le verbe « être » de l’ « être » lorsqu’on
parle d’un être. Aussi, lorsque l’on parle d’existence, on pense à
l’existence humaine ; or, le terme d’existence s’applique à tout ce
qui nous entoure.
Heidegger fait ainsi une distinction entre l’être et l’étant.
Dans la vie quotidienne, nous oublions la question de l’être :
toute chose est là où elle doit être.
- Lorsqu’un objet que nous utilisons casse, il révèle son être.
L’objet n’est plus défini par l’usage que l’on en a, l’étant, mais
renvoie à l’être. Ainsi, quand une personne meurt, les hommes se
retrouvent face à la fragilité de l’existence ; la question de
l’être devient alors centrale.
L’homme est le seul des étants à penser l’être : lui seul
éprouve l’angoisse du néant, du non-être.
Heidegger montre que l’idéal d’objectivité créé par la science
occulte la question de l’être. Il pose sa réflexion sa question de
l’être dans la tradition métaphysique, scientifique et
technique.
- Le nihilisme, « mouvement fondamental de l’histoire de
l’Occident », né du déferlement technique, « ne saurait entraîner
autre chose que des catastrophes mondiales ».
Sur le temps
Puisque l’existence humaine (Dasein) est la seule à avoir un
rapport au temps (ouverture de l’homme au futur), l’homme doit
rester ouvert à l’avenir.
- Il est nécessaire de conserver le questionnement du sens de
l’être pour mener une existence authentique ; l’homme ne doit pas
tomber dans la banalité quotidienne, qui contribue à rendre son
existence inauthentique.
Le Dasein est un être purement temporel.
- Il est le seul à se projeter dans l’avenir. Les autres étants
sont bloqués dans le présent, ils subissent la mort, mais ne
peuvent l’appréhender.
- Par son rapport au temps, le Dasein peut choisir parmi tous les
possibles et assumer ses choix : il doit choisir ce qu’il fera dans
son existence.
Menant une existence temporelle, l’homme n’est jamais « là »,
mais jeté en avant : c’est ce que Heidegger nomme l’ « ekstaticité
temporelle ».
- Le Dasein n’est jamais acquis une bonne fois pour toute, il
avance.
- La mort est de l’ordre de la possibilité, et de l’impossibilité
(rien ne sera plus possible) : elle ouvre à l’existence comme
possible.
L’homme, par son existence humaine, n’est pas dans le monde,
mais au monde ; le monde n’est pas une entité extérieure dans
laquelle se trouve l’homme car ce dernier y habite, le bâtit.
Sur la vérité
Le Dasein, l’ « être-là », est ouvert à la multitude des étants
du monde ; il est ouvert à la vérité des étants, qui se dévoilent
par lui.
- A la différence d’Aristote qui considérait les propositions
vraies ou fausses, Heidegger montre que les choses sont, tout
simplement : c’est seulement le discours sur les choses qui peut
être vrai ou faux.
Alors que la vérité est généralement considérée comme
l’adéquation de l’esprit à la réalité, Heidegger montre que c’est
l’esprit qui lui-même qui juge de l’adéquation à la réalité.
- Ainsi, l’esprit est juge et partie ; or la vérité doit venir de
la réalité, non du jugement porté sur cette réalité. Il ne peut par
conséquent y avoir de représentation adéquate du réel.
La vérité de l’être est oubliée par la science et la technique.
Tout est calculable et instrumentalisable ; l’homme lui-même est
perçu comme technique.
- En allant jusqu’à l’extrême conséquence des folies
techniciennes, l’homme va nécessairement revenir à la question de
l’être.