Coupe du monde 2014
A partir du 12 juin 2014, le « pays du football » accueille la Coupe du monde de football, dans un climat marqué par la fronde sociale qui sévit depuis plus d’un an.
La Coupe du monde, un enjeu géopolitique ?
Avec l’organisation de la Coupe du monde en 2014 et des Jeux Olympiques en 2016, le Brésil révèle son dynamisme économique. Et cela devrait lui rapporter 9 milliards d’euros de bénéfices, selon les estimations des autorités brésiliennes. Le sport serait ainsi devenu un enjeu géopolitique et diplomatique de poids.
L’impact médiatique de la Coupe du monde permet en effet au pays d’accueil de démontrer ses capacités en matière d’organisation d’un tel événement. Le sport révèle ainsi la vitalité d’une nation, et notamment celle des pays émergents ; recevoir une grande compétition sportive mondialisée dans son pays est en effet signe de bonne santé économique. La Coupe du monde a ainsi été organisée en Afrique, en Asie comme en Europe ou aux Etats-Unis.
Pour certains pays, l’adhésion à la FIFA peut constituer une étape préalable vers la reconnaissance internationale, et ainsi compenser un poids insuffisant sur la scène internationale.
De plus, les grands événements sportifs internationaux constituent une opportunité de rapprochement entre Etats. Ainsi aux Jeux olympiques de 2000, la Corée du Sud et la Corée du Nord avait défilé sous le même drapeau. A l’inverse, le sport peut occasionner de violents conflits, à l’image de la Guerre du football en 1969, entre le Honduras et le Salvador (guerre déclenchée avec la Coupe du monde).
Derrière l’événement sportif
Le Brésil a investi lourdement pour accueillir la Coupe du monde la plus chère de l’histoire du sport. Malgré le poids économique croissant du Brésil et la tenue de la Coupe du monde, le pays reste marqué par l’importance de la pauvreté et du nombre d’homicides par an (56 000 en 2012).
Derrière cet événement mondial, une partie des Brésiliens a dénoncé la politique menée par le gouvernement. Accusations de corruption, malversation, dépenses excessives… les critiques sont nombreuses.
Près d’un an avant la Coupe du monde, d’importantes manifestations contre la Coupe du monde ont ainsi révélé le malaise de certaines populations. Les milliards engagés dans l’organisation de l’évènement ont fait l’objet de vives critiques, les manifestants dénonçant le manque d’investissement en matière d’éducation ou de santé comparé aux sommes engagées en faveur du ballon rond. Ces mobiilisations dénonçant les carences des services publiques s’inscrivaient dans un contexte marqué par l’accroissement du coût de la vie et les prévisions économiques revues sans cesse à la baisse.
Lors des précédentes Coupes du monde, des stades construits spécialement pour l’occasion sont aujourd’hui désaffectés ou très peu utilisés par les locaux.
Et pour embellir les quartiers accueillant l’évènement, des favelas situées autour des stades ont en effet commencé à être rasées dès 2011, conduisant à l’expulsion des habitants pauvres des bidonvilles.
De plus, seul un Brésilien sur trois pense que l’organisation de la Coupe du monde aura un effet positif sur l’économie. les Brésiliens Malgré l’intérêt de la population pour le football, 80 % des Brésiliens disaient ne pas vouloir regarder ce sport à la télévision.
Brésil : entre croissance économique et inégalités sociales
Une grande partie des Brésiliens ne pouvait pas assister à la Coupe du monde compte tenu du prix des places ; une petite proportion d’entre eux ne pouvait également pas regarder la compétition à la télévision car elle n’a pas accès à l’électricité.
Malgré une situation économique favorable, le Brésil connaît d’importants disparités entre une population riche, qui a profité de l’essor économique du pays, et une population encore très pauvre, marquée par des inégalités géographiques, sociales et raciales.
Les politiques sociales de l’ancien président Lula ont néanmoins permis l’émergence d’une classe moyenne, et ainsi fait sortir des millions de personnes de la pauvreté. Ce travail de réduction des inégalités s’est prolongé avec la présidente Dilma Rousseff. Néanmoins, depuis 2011, la courbe de la croissance a décliné et le pays attire moins les investisseurs.
A ces critiques s’ajoutent les soupçons de corruption qui pèsent sur le Qatar pour l’organisation de la Coupe du monde 2022.