Sur les ondes
Téléphone portable, antennes-relais, Wifi, lignes à haute tension… Les ondes, inodores et invisibles, sont partout. Certains scientifiques et associations (Priartem, Robin des Toits) s’alarment, les ondes étant mises en cause dans des maladies graves : des études ont notamment montré la modification de l’expression des gènes sous l’effet du Wifi.
Depuis les années 1990, on sait que vivre près d’une ligne à haute tension augmente les risques de cancer. Beaucoup d’études sur les téléphones mobiles mettaient alors aussi déjà en évidence au moins un effet négatif sur la santé. Et dès les années 1940, les scientifiques avaient conscience des risques liés aux ondes électromagnétiques (radio, radar, etc.)…
Aujourd’hui, de plus en plus d’études accumulent les preuves de risques sanitaires (13) : ces technologies favoriseraient le développement de tumeurs cérébrales, de leucémies, de cancers du sein et des maladies neurodégénératives, mais aussi les problèmes de tension artérielle, les troubles cardiaques, les troubles chez les enfants (problèmes de concentration, d’apprentissage). Les personnes exposées à des ondes « extrêmement basse fréquence » doublent en effet le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Mais les champs électromagnétiques auraient également des effets néfastes sur la fertilité masculine, sur le système immunitaire ou encore sur les protéines de stress (14). Les troubles moins graves, plus immédiats et plus fréquents, sont également très nombreux : maux de têtes et migraines, fatigue chronique, insomnie et asthénie, acouphènes, inquiétude intérieure, prédisposition aux infections, douleurs nerveuses, perte de mémoire et de concentration. Certaines personnes, dites électrosensibles, subissent de lourds symptômes et supportent très difficilement la proximité de ces ondes (15).
Depuis des décennies, certains chercheurs tentent d’alerter l’opinion publique sur les dangers des téléphones portables. En 2011, le CIRC considérait que des études pertinentes prouvaient déjà que l’utilisation régulière du téléphone portable augmentait les risques de tumeurs cérébrales. Devra Davis, scientifique reconnue pour ses recherches sur la santé et l’environnement, révélait la même année l’importance des effets du téléphone portable sur l’organisme ; des tumeurs très rares (comme les tumeurs de la parotide) seraient de plus en plus contractées chez les jeunes, grands consommateurs de téléphones portables.
Le Grenelle des ondes avait formulé des propositions d’orientations (interdiction du portable à l’école primaire…) sans toutefois se prononcer sur la nocivité de ces ondes. La puissance des antennes-relais reste donc encore limitée à 41 V/m à 61 V/m : le décret du 3 mai 2002 autorise les opérateurs à exposer la population à une fréquence d’environ 4,5 W/m2, une fréquence jugée excessive par certaines associations. L’association Robin des toits propose ainsi de ramener la puissance à 0,6 V/m.
L’OMS a pourtant classé les ondes électromagnétiques (rayonnements non ionisants) comme « possiblement cancérigène » et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) avait classé les ondes radiofréquences comme « peut-être cancérogène » en 2011. Certaines villes (Rennes, Strasbourg) ont donc, en application du principe de précaution, pris des initiatives destinées à informer la population sur leur expositions aux ondes électromagnétiques.
De plus, certains Etats comme la Suède, le Canada ou la Grande-Bretagne reconnaissent l’électrosensibilité. Le Conseil de l’Europe a adopté une résolution destinée à reconnaître l’hypersensibilité aux ondes et à mettre en place des zones blanches.