Pour votre santé évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé
L’industrie agroalimentaire ajoute principalement trois ingrédients à ses aliments pour leur donner du goût : le sel, le sucre et le gras. Selon l’étude de l’Observatoire de la qualité de l’alimentation publié en décembre 2012, l’industrie agroalimentaire a réduit de façon très insuffisante les apports excessifs en sucre, en gras et en sel. Ces trois ingrédients se trouvent pourtant au cœur des préoccupations de santé actuelle.
Le sel
36 000 décès par an et 75 000 accidents cardio-vasculaires seraient causés par le sel. Malgré cela, et malgré la mise en garde de l’Etat à l’encontre des industriels dès 2001, aucune action n’a réellement été mise en œuvre pour limiter l’ampleur du phénomène. Pourtant, de nombreuses études démontrent que l’excès de sel est un facteur de risque dans le cancer de l’estomac, l’hypertension artérielle ou encore dans les maladies cardio-vasculaires. Le Pr Jacques Blacher, cardiologue et épidémiologiste à l'Hôtel-Dieu (Paris), rappelle ainsi que « plus on mange de sel et plus on augmente son risque d’accident vasculaire cérébral ».
Depuis des années, Pierre Meneton, chercheur à l’INSERM, dénonce l’excès de sel dans l’alimentation, et notamment dans les produits transformés et les sodas. Car le sel est partout, et dans des aliments que l’on ne soupçonne pas : gâteaux, céréales, viennoiseries, plats préparés... Selon ce spécialiste, 80 % du sel consommé provient d’aliments préparés par l’industrie agroalimentaire. L’agence nationale de sécurité alimentaire réclame donc des réductions de la teneur en sel des aliments. Mais si quelques entreprises se sont engagées à revoir leurs recettes, il y a peu d’amélioration, les produits améliorés étant très restreints.
Le sucre
Dès la fin du 19e siècle, certains médecins mettaient en garde contre l’excès de sucre, responsable du surpoids. L’expérience de souris cocaïnomanes, qui, lorsqu’elles doivent choisir entre le sucre et la cocaïne, préfèrent le sucre, alourdit encore le constat.
L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) recommandait dans un rapport de 2004 l’inscription de la teneur en sucre ajoutés sur les étiquettes des produits. Cela n’a pas été fait, le lobbying étant parvenu à provoquer un repli de l’agence (6).
L’industrie agroalimentaire utilise en effet le besoin de notre organisme en sucre pour nous faire apprécier certains produits et selon certains, nous en rend dépendants.
Le gras
L’huile de palme est une matière grasse bon marché qui remplace le beurre dans de nombreux produits. Elle est présente dans près d’un aliment industriel sur deux (margarine, biscottes, céréales, chips, produits cosmétiques, pâte à tartiner…), et donne des émulsifiants, des colorants, etc. De fait, il y en a partout. Nous consommons quatre fois plus d’huile de palme qu’il y a 20 ans.
Au-delà de la déforestation drastique que sa culture entraîne, de nombreuses études scientifiques mettent en cause l’huile de palme dans l’augmentation des risques cardio-vasculaires. Pourtant, en 2012, le texte visant à augmenter de 300 % la taxe sur l’huile de palme (amendement dit « Nutella ») a été écarté par le gouvernement. Néanmoins, une règlementation européenne devra rendre obligatoire l’indication du nom des huiles utilisés dans un produit.