Révolution
La notion de révolution, telle qu’elle est utilisée aujourd’hui en politique, est apparue au XVIII siècle en Occident. La notion physique du terme renvoie en effet plutôt à l’idée de cycle, qui suppose un retour en arrière (mouvement cyclique des astres).
Une notion ambigüe
La révolution a été perçu par les anglais comme un retour au droit, temporairement oublié ; on voulait rétablir les anciens droits des anglais (les révolutionnaires américains réclament la mise en œuvre des principes philosophiques de John Locke (et son Etat de droit) non respectés dans les colonies). Il s’agissait alors d’une volonté de voir rétablis des droits légitimes. Aussi, l’Angleterre s’est opposée aux dérives absolutistes de la Couronne, en ce sens qu’elles étaient contraires à la tradition du droit ; on cherchait à revenir au droit légitime, à un temps passé idéalisé. Ce fut le cas en 1640 puis en 1688.
La révolution française ne repose pas sur les mêmes bases. C’est justement ce qui montre la différence de point de vue d’Edmond Burke qui se trouve être favorable à la révolution américaine, mais pas à la révolution française. Cette dernière est en effet bien différente. On veut alors tout remettre en cause. On cherche à effondrer l’Ancien Régime par la mise en œuvre des principes philosophiques des Lumières tels qu’on les conçoit. Le peuple, qui devient un acteur à part entière de l’Histoire, veut détruire l’ordre ancien, pour fonder un nouveau projet. On propose alors de nouveaux droits, à valeur universelle (DDHC), qui fonderont la nouvelle société. Il convient néanmoins de rappeler que l’Histoire en a décidé autrement puisque les épisodes autoritaires qui ont suivis la révolution française ont parfois en grande partie retiré les principes mêmes de celle-ci.
Evolution de la notion
La Révolution va peu à peu évoluer vers ce qu’on peut connaitre aujourd’hui. Le terme même de révolution a été utilisé pour tout et n’importe quoi : on parle parfois de produit ou de service révolutionnaire.
La révolution politique s’est ainsi peu à peu transformée en révolution sociale, notamment sous la main de Marx. Avec Friedrich Engels, Karl Marx écrit Le Manifeste du parti communiste, qui réclame une transformation radicale de la société, et une abolition de la société de classes. L’abolition des inégalités et la suppression de la propriété privée sont des idéaux à atteindre par le passage temporaire d’une dictature du prolétariat, qui dériverait in fine vers le communisme, et donc l’égalité. La révolution serait ainsi à la fois politique et économique. C’est dans ce cadre que beaucoup se réclament de Marx. Lénine ou encore Mao Zedung recherchent la révolution. Ainsi, la révolution d’Octobre en 1917, en Russie concrétise l’idéal révolutionnaire. Il deviendra une référence pour nombre de ces personnages. Fidel Castro mettra ainsi en place sa révolution, de même que Mao, qui établira même sa révolution culturelle. Mais les problèmes engendrés par de telles prises de pouvoir, et parfois la stagnation de certains pays au premier stade de la révolution (sans aboutissement à l’étape ultime qu’est le communisme), a conduit à limiter les idées et les volontés révolutionnaires. Aussi, la méfiance de certains Etats à l’égard de la révolution s’est également ancrée dans l’esprit de nombreuses populations. C’est ainsi que ces mouvements ont largement perdu de leur ampleur.