Machiavel
Haut fonctionnaire de Florence, Niccolo Machiavel (1469 - 1527) est condamné à l’exil en 1512. A partir de ce moment, il va écrire sur la nécessité de l’émergence d’un homme, seul susceptible de redresser par la force la situation politique et d’éviter le désordre.
Sur la religion
A l’époque à laquelle Machiavel écrit, la pensée de la Renaissance cherche à se détacher des dogmes moyenâgeux. La vision du monde a totalement changé après les grandes découvertes, la conception de l’Etat moderne, et la pensée politique séparée du religieux.
- Ces avancées ont conduit l’homme à pouvoir s’affranchir du divin, à découvrir et à penser les choses par lui-même.
Considéré comme l'un des fondateurs de la pensée politique moderne. Il considère que la politique ne doit pas se fonder sur la religion, mais seulement être le fruit d’un travail humain.
- La fin de la politique n’est pas de l’ordre du spirituel : le but est la conservation du pouvoir. Ainsi, le devoir du Prince ne réside pas dans le respect de valeurs chrétiennes.
Son livre Le Prince a de ce fait été interdit par le Vatican jusqu'en 1929.
Sur la politique
Dans Le Prince, Machiavel distingue les vertus morales des vertus politiques.
- Selon lui, en politique, la fin justifie les moyens ; la sagesse politique est hors de toute morale, elle consiste seulement dans la conquête et le maintien au pouvoir. Le Prince doit avant tout rechercher l’efficacité.
Le Prince doit avoir les qualités de l’homme d’Etat : la faculté de s’adapter aux circonstances, et qui a du courage et de l’intelligence (c’est ce que Machiavel nomme la virtù).
- La virtù n’est pas une vertu morale, mais une vertu politique qui implique parfois l’usage de la ruse, et donc du mal (tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins).
- Le Prince doit également avoir les qualités requises pour faire face aux aléas de la vie politique, aux changements de circonstances (c’est ce que Machiavel nomme la fortune).
Machiavel laisse de côté les principes moraux car il considère que la perte du pouvoir par le Prince conduirait à l’anarchie et à la tyrannie. Ainsi, tout est bon pour éviter ce péril.
Pourtant, Machiavel ne recommande pas la mise en place d’une tyrannie : la loi doit régner.
- Le Prince doit agir selon la loi, mais aussi selon la ruse, et donc être à la fois homme et bête.
- Mais il ne doit pas être détesté ; si l’homme d’Etat est un monstre, il ne peut se maintenir au pouvoir. En revanche, il doit être craint, pour inspirer le respect.
C’est avec la philosophie de Machiavel que la notion de Raison d’Etat s’est développée.