Féminisme

Le mot féminisme est apparu à la fin du 19e siècle, même si les mouvements féministes existaient déjà avant.

La femme a longtemps été exclue des milieux « d’hommes » que constituaient les milieux politiques notamment en Grèce, et réduite à un rôle qu’on lui avait dévolu depuis des milliers d’années : l’éducation des enfants et le ménage. Ce modèle a longtemps été celui qui prévalait et peu le contredisait. Au lieu d’un droit de vote, c’est un droit d’obéir à leur mari qui leur était octroyé. La femme était considérée comme la génitrice, puisque la seule capable de maternité ; elle se trouvait donc réduite à ce statut. Mais ce modèle propre à la grande majorité des sociétés a cependant été bouleversé.

Le bouleversement a été difficile en raison des croyances importantes, anciennes ou toujours actuelles pour certaines. La religion y a donc joué une grande part. En effet, la femme est généralement exclue et aucun droit ne lui est octroyé (divorce, avortement…).

Selon Freud, le garçon attribue la toute-puissance du chef de famille à la possession du pénis ; ces fantasmes infantiles font prendre le pénis pour un symbole de domination de l’homme sur la femme (phallus).

La révolte

Les débuts du féminisme peuvent être évalués dans les années révolutionnaires. Si les révolutionnaires réclament la consécration de droits, ceux-ci ne sont accordés qu’aux hommes selon les féministes. C’est en ce sens que parallèlement à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, Olympe de Gouges, grande féministe de l’époque, publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791. Le mouvement va s’affirmer notamment avec la création de la Société des Républicaines révolutionnaires en 1793 par Pauline Léon et Claire Lacombe. Mais leur image d’ « enragées » et le refus de hommes à voir les femmes intégrer la vie politique ne vont pas jouer en leur faveur.

La révolte de ces femmes suite à la Révolution prendra fin rapidement, avant de renaitre bien plus tard.

La lutte

Le 19e siècle va voir apparaitre un féminisme engagé. Les femmes vont alors s’affirmer, même si les opinions restent défavorables, chez les hommes comme chez les femmes. Cependant, les hommes ne sont pas tous opposés à l’intégration des femmes au sein de la sphère publique et politique. On peut citer Condorcet, l’un des premiers défenseurs de la cause féminine, qui défendait leur légitimité de participation à la politique alors même que ses contemporains le refusaient.

Les femmes de cette époque militent pour qu’on leur reconnaisse des droits comme celui dudivorce, ou celui de ne pas obéir à l’autorité masculine (alors qu’établi par le Code civil à cette époque). Issues des milieux socialistes, ces femmes optent parfois pour des vies très libres. Aux Etats-Unis, de nombreuses organisations féministes voient le jour. On peut prendre pour exemple les Suffragettes qui militaient pour l’obtention du droit de vote ; c’est en 1920 que les femmes blanches l’obtiendront. En France en revanche, il faudra attendre 1945.

Les femmes luttent aussi en France. On peut citer Elisabeth Badinter ; celle-ci veut donner une véritable place aux femmes, elle va jusqu’à évoquer le despotisme patriarcal.

Ces luttes vont s’avérer efficaces puisque progressivement les femmes vont disposer de plus de droits. Comme nous l’avons vu, le droit de vote est acquis ; mais de nombreux autres droits doivent encore être consacrés. L’éducation s’ouvre ainsi de plus en plus aux femmes, qui vont commencer à faire de longues études. Mais c’est beaucoup à partir des années 1960 que les droits des femmes vont à nouveau progresser :

  • Interruption volontaire de grossesse en France autorisée en 1975 sous l’impulsion de Simone Veil
  • Civil Rights Act aux Etats-Unis en 1964 abolit toute forme de discrimination
  • Loi sur l’égalité des salaires aux Etats-Unis en 1963
  • En France, en 1965, les femmes peuvent désormais exercer un métier sans l’autorisation de leur mari
  • En France, une loi de 1975 interdit toute discrimination dans la fonction publique
  • En France, plusieurs lois relatives à l’égalité des salaires sont adoptées mais peu appliquées.

La revendication

Aujourd’hui les femmes n’ont plus en Occident le même statut qu’au début du XXe siècle. L’entrée des femmes en politique a été lente, mais effective. Aujourd’hui, en France comme dans beaucoup d’autres pays, la femme fait partie intégrante de la sphère politique, notamment en raison des règles établies par les gouvernements. Angela Merkel et Michelle Bachelet en sont des exemples. De même, la Déclaration du millénaire adoptée en 2000 par l’ONU réaffirme la promotion de l’égalité des sexes. Il s’agit donc d’une priorité en matière de politique des droits de l’homme. Malgré ces avancées, la lutte des féministes n’est pas pour autant terminée. Elle perdure avec la persistance de certaines inégalités. En France, beaucoup d’inégalités existent en effet toujours.

Par exemple, tout le monde sait que les hommes et les femmes n’ont pas le même salaire pour la même tâche effectuée. De même, certaines professions continuent à être réservées aux femmes. Selon certaines coutumes, les filles sont également toujours soumises à la volonté des hommes :mariées de force, ou encore violentées.

Les inégalités étant toujours présentes, des groupes féministes perdurent. L’association Ni putes ni soumises en est un exemple ; elle lutte notamment contre les viols et les mariages forcés. Les revendications sont nombreuses, mais on peut en retenir quelques unes :

  • Valoriser par des campagnes de publicité le partage des tâches ménagères
  • Créer une loi antisexiste
  • Promouvoir le rôle des femmes dans l’Histoire et la littérature

Mais ailleurs, en dehors de l’Occident, la femme souffre toujours d’être née femme. Elle est considérée inférieure et peut donc tout endurer.

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