Marx

Né dans une famille juive bourgeoise, Marx s’était donné pour objectif de révolutionner le monde : « la philosophie n’a fait qu’interpréter le monde ; il s’agit désormais de le transformer ».

Rôle de l’économie dans le fondement des sociétés

Les structures économiques des sociétés constituent leur fondement. Le processus de production est composé de différents facteurs (état des techniques, mode d’organisation du travail, etc.). Le processus productif créé des rapports sociaux.

  • Les rapports sociaux et le processus productif constituent un « mode de production », sur lequel se fondent les structures politiques, juridiques, etc.
  • La vie sociale repose sur le mode de production. Ainsi, la modification des modes de production conduit à la modification des modes de production sociale.

Le changement des modes de production, et donc de la base économique, conduit à une véritable révolution sociale.

  • Toutes les structures qui se fondent sur ce mode de production sont modifiées. De nouveaux rapports de production sont créés, la sphère sociale n’étant plus adaptée à ces nouveaux modes productifs.
  • C’est ainsi que différents modes de production se sont succédés dans l’histoire : antique (propriété individuelle et rurale), féodale (seigneur propriétaire) et bourgeois (détention des moyens de production par les bourgeois et utilisation de la force de travail ouvrière).

Le mode de production capitaliste

La production capitaliste repose sur la création d’une plus-value (différence entre le coût de la main d’œuvre et le prix de vente de la marchandise produite), conduisant progressivement à l’accumulation du capital.

  • Ce mode de production entraine la constitution d’une classe de possédants et d’une classe de prolétaires, réduite à la vente de leur force de travail.

La plus-value revient toute entière au capitaliste.

  • Déjà Aristote distinguait la valeur d’usage (ce que l’objet permet de faire) d’un objet de sa valeur d’échange (ce avec quoi l’objet peut être échangé).

Pour connaitre la valeur d’échange d’un objet, on prend en compte le travail humain nécessaire à sa production. Pour ensuite revendre l’objet, le capitaliste fixe un prix de vente, plus élevé que ce qu’il a coûté à produire.

  • Pour Marx, la plus-value est la part du travail prélevée sur l’ouvrier qui revient à la classe dominante.

Ce mode de production conduit à l’aliénation du travailleur. Comme le disait Rousseau, « aliéner, c’est donner ou vendre » ; le travailleur, en vendant son travail, s’aliène lui-même.

  • En se vendant lui-même, le travailleur se retrouve dépouillé, et dominé par celui qui l’exploite. Le travail fait ainsi de l’ouvrier une marchandise, une chose.
  • A l’inverse d’Hegel, qui voit le travail comme un moyen de libération des hommes, Marx voit dans le travail le lieu de leur aliénation.
  • Le capitaliste rémunère la force de travail du salarié, au même titre que n’importe quelle matière première.

Le capitalisme créé des richesses, mais génère des inégalités sociales entre ceux qui détiennent les moyens de production et dépossèdent les salariés du fruit de leur travail. Le système capitaliste ne permet pas à l’ouvrier de se libérer par le travail, l’objet qu’il créé ne lui appartenant pas : « son travail existe en dehors de lui ».

  • Le salarié vend au capitaliste sa force de travail « pour s’assurer les moyens de subsistance nécessaires ». Le propriétaire des moyens de production s’approprie ce travail sans le restituer.

Rôle de la lutte des classes

La lutte des classes a toujours constitué le moteur de l’histoire ; une lutte a toujours opposé une classe dominante à une classe dominée, provoquant la modification du mode de production ou la destruction réciproque des classes.

  • C’est la rivalité entre les classes dans les différentes époques (homme libre/esclave, seigneur/serf, etc.) qui est à la base des transformations de la société.

A l’époque bourgeoise moderne, il reste deux classes : les bourgeois et les prolétaires.

  • Les dominants tentent de limiter le pouvoir des dominés, afin qu’ils ne se constituent pas en classe.
  • Les forces de production en sont venues à supplanter les rapports de production, menaçant ainsi le système bourgeois, qui « est devenu trop étroit pour contenir les richesses qu’il créé ».
  • L’Etat favorise la classe dominante et sert ses seuls intérêts (par exemple en faisant du droit de propriété un droit de l’homme). Ainsi, les superstructures sont issues de la structure économique elle-même : c’est du capitalisme que sont nées les institutions politiques et religieuses (« la religion est l’opium du peuple » : la religion endort le peuple qui peut alors être dominé).

Pour Marx, l’opposition entre la bourgeoisie et le prolétariat devra être dépassée par la révolution de ces derniers. Mais la révolution prolétarienne ne peut avoir lieu sans conscience de classe (ce qui distingue une classe en soi d’une classe pour soi), condition nécessaire au renversement de l’ordre établi.

La révolution communiste

Pour atteindre la disparition des classes sociales, le prolétariat doit s’élever contre la bourgeoisie.

  • La rupture ne peut être brusque, une transition est nécessaire : la période de dictature du prolétariat.

La transition socialiste, la dictature du prolétariat, doit permettre d’organiser une société nouvelle, qui repose sur la disparition de la propriété privée et l’instruction du peuple.

  • Apparait alors une société sans classes : les rapports de domination n’existent plus. C’est le début du communisme.

Avec la société communiste, l’économie ne sera plus au service du profit, mais de l’homme, de ses besoins.

L’Etat n’aura alors plus de raison d’exister : il peut disparaître.

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