Pensée de l'Antiquité

Epicurisme

Pour Epicure, la philosophie doit avoir pour but de délivrer l’homme de ses angoisses, nées de la religion et de la superstition.

  • L’homme créerait ses craintes sur les superstitions diverses, le conduisant à se forger des opinions qui l’empêchent d’être heureux.

L’homme doit donc comprendre la nature, la connaitre, afin de sortir des superstitions et fonder des opinions qui permettent l’accession à la sagesse.

  • Epicure remet en cause les croyances populaires, prolongeant ainsi la pensée de Démocrite : la réalité est composée d’atomes et de vide. Les dieux n’interviennent pas dans le cours du monde ; ils vivent bienheureux sans se soucier des hommes. Les hommes n’ont donc pas à craindre les dieux et les prières ne sont que superstition.
  • L’homme n’a pas à craindre la mort, car elle le prive de sensation ; elle « n’est rien pour nous » car nous ne vivrons jamais notre mort.

L’homme doit chercher le bonheur dans la vie terrestre par le plaisir. Les désirs naturels doivent être satisfaits, sans aller jusqu’à mener une vie de débauche.

  • En faisant une distinction entre les désirs qui peuvent être assouvis et les désirs vains, l’homme doit réguler ses plaisirs afin d’attendre l’absence de trouble de l’âme (ataraxie).

Le sage est un homme heureux qui connait la paix de l’âme et du corps : il vit en dehors de toute crainte et de toute souffrance.

Scepticisme

Le scepticisme veut montrer à l’homme qu’il doit toujours d’interroger, le doute étant toujours présent.

  • « n’affirme jamais rien, ne prends jamais position ».

Les sceptiques considèrent que la vérité ne peut jamais être atteinte : pour garantir une vérité, il faudra la prouver, mais cette preuve devra elle-même être prouvée, et ainsi de suite.

  • Aussi, toute démonstration pose des postulats, à la base de son raisonnement ; or ces postulats ne sont pas démontrés car considérés comme évidents.
  • Les philosophes prétendent atteindre la vérité, pourtant tous se contredisent ; s’ils se contredisent, c’est qu’il n’y a pas de vérité accessible. Tout est relatif : tout jugement qui prétend ériger un jugement vrai est faux.

La théorie du scepticisme, développée par Pyrrhon d’Elée, critique plus qu’elle ne propose. Elle pose seulement pour vérité que la vérité n’est pas accessible.

Ainsi, l’aphasie (ne rien affirmer) permet d’éteindre notre imagination et ainsi d’éviter les erreurs.

Stoïcisme

Selon la formule d’Epictète, être stoïcien, c’est savoir faire la différence entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous ; ainsi d’accepter l’ordre du monde.

  • Le stoïcisme se donne pour objet de comprendre l’ordre du monde afin de mieux le connaitre et de s’y soumettre.

Les raisonnements doivent donc être cohérents par rapport à l’ordre du monde. Ils cherchent à effectuer des enchainements logiques qui rendent compte de l’enchainement des phénomènes de la nature.

  • Les stoïciens souhaitent « vivre conformément à la nature ».
  • La nature est perçue comme un ensemble cohérent dynamique dans laquelle tous les éléments entre en relation. L’univers est divin, et il revient à l’homme d’accepter cet ordre des choses.

Les stoïciens considèrent que le monde est unificateur ; animé par un souffle, il relie les choses entre elles. Dieu constitue ce souffle unificateur, il n’est pas extérieur aux choses.

  • Le monde est constitué de corps, il n’est pas immatériel. De même que le monde est unifié par un souffle, l’homme est animé par un souffle qui garantit son unité. Ce souffle aussi est matériel.

L’homme est impuissant face à l’ordre des choses ; mais son malheur vient du fait qu’il considère le monde imparfait : le monde n’est pas ce que nous désirons qu’il soit.

  • Au lieu de souhaiter un autre monde, l’homme doit vouloir le monde tel qu’il est. Pour être heureux et sage, il ne doit pas succomber à son imagination, à ces faux jugements, mais accepter l’ordre des choses.

L’homme ne doit pas avoir peur de la mort ou de la maladie car cela n’est ni bon ni mauvais, car en dehors de notre pouvoir.

  • L’homme doit donc s’accorder avec la nature, avec l’univers ; les stoïciens ont ainsi inventé le concept de citoyen de l’univers.

L’homme arrivera à assurer la cohésion exigée par la nature en maintenant une certaine constance et une attitude droite.

  • Responsable de sa vie, l’homme doit maîtriser ses désirs et cultiver sa volonté pour atteindre la vertu.

Le sage doit atteindre l’ataraxie, l’absence de troubles ; il ne doit pas être troublé par ses passions, qui sont un excès par rapport à la nature.

  • Les passions sont le désir, la crainte, la douleur, le plaisir.

L’homme doit rester maître de la juste représentation des choses, sans tomber dans la passion.

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