Littérature du Moyen Age

La littérature française est apparue progressivement, à partir du Moyen Age. Issue de la langue romane, la langue française s’est constamment enrichie pour devenir ce qu’on lui connait aujourd’hui.

La littérature de l’époque a permis à la langue française de mieux se construire et de s’enrichir. Les mots avaient alors une véritable importance. Caractéristique de la littérature médiévale, la chanson de geste apparait à cette époque.

Poésie

La littérature médiévale est essentiellement orale (seuls les clercs maitrisent l’écrit), et se diffuse de château en château par les poètes. Les premières œuvres littéraires sont souvent des chansons de geste et vies de saints écrites en vers.

La littérature courtoise se développe dans le Sud de la France, alors que le pays entre en guerre pour 300 ans avec l’Angleterre ; elle est chantée en langue d’oc par les troubadours. Elle prône les valeurs chevaleresques (le chevalier courtois s’opposant au paysan) et l’amour courtois, amour impossible puisque la dame est mariée.

  • Cette littérature est marquée par le mythe de l’amour courtois, le chevalier se dévouant entièrement à sa dame, et le magnifique, car les histoires sont étranges, et pleines d’embûches, le but étant d’en sortir triomphant. On fait alors ressortir l’héroïsme individuel.
  • Ainsi de Tristan et Yseult, dans lequel l’amour devient un réel mythe (on décrit en effet l’amour de deux personnes qui ne peuvent y résister).
  • Cette littérature sera reprise par la suite par les poètes du Nord de la France en langue d’oïl.

La poésie se renouvelle, la poésie lyrique s’épuisant tout le long du XIIe siècle. Ruteboeuf crée une œuvre plus variée (pièces satiriques, autobiographiques) ; il évoque ainsi la pauvreté du poète dans la Complainte Ruteboeuf.

Au XVe siècle, ce sont Charles d’Orléans et François Villon qui modernisent la poésie en évoquant l’angoisse de la mort ou encore leur vie parisienne.

Le Roman de la rose annonce déjà les prémices des œuvres sentimentales qui suivront.

Récit

Les premiers textes relatent la vie de saints. Les riches seigneurs commandent ce type de récits ainsi à partir du XIIe siècle dans un but de propagande. L’historien ne relate pas les faits de façon impartiale, mais décrit à sa manière les croisades en Orient.

  • Joinville est l’un des auteurs de récits historiques : à travers ses écrits, il expose l’état de la société féodale du 13e siècle.

Au 14e siècle, Jean Froissart écrit Chroniques, alors que la guerre de Cent Ans ne fait que commencer. Il raconte les incidents tragiques lors des batailles militaires ainsi que la vie des princes. Il a ainsi permis de mieux connaitre la royauté de l’époque ainsi que la guerre de Cent Ans.

Lorsque la guerre de Cent Ans prend fin en 1453, Philippe de Commines écrit Mémoires: il s’agit d’un ouvrage sur Louis XI. Biographe de ce dernier, il fera la lumière sur des faits importants de l’Histoire française, comme l’annexion de la Bourgogne à la France.

Chansons de geste

Ce sont de longs poèmes narratifs chantés par les jongleurs, qui rapportent les exploits des chevaliers (gesta signifiant « exploit » en latin). Les chansons de Geste constituent donc des œuvres qui permettent aux rois de lier ces personnages à leurs valeurs, notamment pour les croisades.

C’est dans ce contexte que nait la fameuse Chanson de Roland, qui relate les aventures extraordinaires de Charlemagne et de son chevalier Roland, et donc une partie de l’Histoire de France (défaite de Roncevaux : Roland, chevalier de l’Empereur, est tué par les Sarrasins mais vengé par Charlemagne qui l’emporte sur les païens). L’auteur de ces vers serait Thurold, un poète de Normandie, dont le manuscrit n’a été découvert qu’en 1837 à Oxford.

Roman

Il s’agit de fictions écrites en langue romane (considérée vulgaire par rapport au latin). Le premier texte en langue romane date de 842 : Serment de Strasbourg (accord conclu entre les petits-fils de Charlemagne pour régler le partage de l’Empire).

Rapidement, le roman de chevalerie connait un grand succès ; la culture celtique popularise les exploits du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Chrétien de Troyes apparait alors comme le premier romancier avec des récits romanesques narrant les aventures d’un héros (Perceval ou le Conte du Graal, de 1181), en évoquant ses prouesses héroïques et utopiques. Le roman de Chrétien ne sera par la suite plus en vers mais en prose.

Parfois, les histoires de croisades s'immiscent dans des romans qui n'évoquent pas l'époque médiévale, à l'instar du Roman de Thèbes ou du Roman d'Énéas. Ces derniers ont en effet pour cadre la Grèce antique et s'intègrent à ce que l'on nomme "la matière de Rome", c'est-à-dire à l'une des trois grandes thématiques de la littérature du Moyen Âge occidentale.

Le récit satirique se développe également au travers du célèbre Roman de Renart, qui décrit sous des traits d’animaux les personnages de la société médiévale (royauté, chevalerie et religion sont attaquées et ridiculisées).

  • Il décrit ainsi les aventures de Goupil, à la fois comiques et héroïques, dans un cadre familier qui met en scène le voleur, le bourgeois ou encore le curé.
  • Le Roman de Renart a pour principaux personnages le Renart lui-même, qui est habile et malin, Ysengrin, le glouton mou, et Chantecler, le petit coq. On voit là l’humour particulier fondé sur la moquerie et la caricature.
  • Cependant, il ne s'agit pas à proprement parler d'un roman, mais plutôt d'un récit écrit en vers, parfois en prose.

Les fabliaux, petits contes satiriques, décrivent des personnages caractéristiques de la société médiévale dans des situations grossières, avec un humour très cru.

Théâtre

Les spectacles ont essentiellement pour base la religion. Pour une meilleure diffusion de l’Eglise dans les campagnes, des saynètes retraçant des scènes bibliques (appelées des « mystères ») sont jouées en langue romane devant le porche des églises puis dans les rues. Dans les mystères sont insérées des farces afin de divertir le public. Ce n’est que vers le XIVe siècle que les farces vont devenir indépendantes en se jouant sur les foires et places publiques (ex : La Farce de Maître Pathelin, de 1464 environ).

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