Approche conflictuelle

THEORIES DES RELATIONS INTERNATIONALES

APPROCHES CONFLICTUELLES

Approche réaliste :

Basé principalement sur le caractère conflictuel des relations internationales, la conception réaliste ne conçoit que peu les coopérations interétatiques. C’est avec Hobbes que commence ce courant, en définissant le monde comme anarchique, et avec Machiavel, qui affirme qu’aucun Etat ne se trouve régi par une entité supérieure, et de ce fait n’a pas de limite à ses actions ; les rapports mondiaux sont fondés sur des luttes constantes régies par la volonté de puissance. En effet, les hommes seraient animés d’un désir de pouvoir toujours plus grand, qui se retranscrivent à la hauteur des pays. Dans le Prince, Machiavel montre que la finalité de tout homme réside dans l’extension de sa force, qui se fera selon la ruse du renard, et donc la diplomatie, et la force du lion, donc la force militaire. Les actions de l’Etat ne sont relatives qu’à des intérêts, aucune morale ne rentre en jeu.

Le courant réaliste est repris par Hans Morgenthau au 20e siècle. Celui-ci pense que le monde qui n’agit que selon des intérêts propres, et donc qu’avec une multitude de conflits ne peut que difficilement s’approcher de la morale. Il met en avant l’autonomie de la sphère politique par rapport aux autres. La pensée réaliste se rétablira également grâce à Henri Kissinger ou encore Raymond Aron.

Alors que certains conçoivent les relations internationales comme de simples rapports diplomatiques, les réalistes les perçoivent en tant que fondées sur des principes conflictuels. Ce sont les Etats-nation qui engendrent une interdépendance entre les pays.

Le réalisme évoque la nécessité d’un rapport interétatique conflictuel dans la mesure où les Etats ne se soumettent à aucune autorité supérieure ; tout Etat étant souverain, il s’impose aux autres en terme militaire et souverain, et tous deviennent rivaux les uns des autres. Le but de l’Etat est avant tout celui de la puissance et de la force.

Les néoréalistes

Selon les néoréalistes, les pays seraient profondément marqués par leur interdépendance. Tous les domaines se régissent selon des normes établies par les organisations internationales. Le système est régulé par le pays dominant, qui jusqu’à maintenant sont les Etats-Unis ; ces derniers constituent la source des décisions en ce sens que les autres pays doivent le suivre étant plus faibles que les américains. Mais les pays adhérent volontairement à ces organisations, et les mesures qui y sont prises sont votées. La guerre, non souhaitée, ne sont pas nécessaires dans la mesure où les intérêts de chacun peuvent se satisfaire autrement. Les organisations permettent de prendre les mesures basées sur des ententes et des défenses réciproques, ainsi que sur des stratégies. Mais ces dernières n’ont lieu qu’entre certains Etats et pendant un temps relativement court parfois, et n’empêchent alors pas totalement les conflits militaires.

Robert Gilpin montre que tout Etat hégémonique à un moment cessera de l’être par la suite selon une loi tendancielle. L’Etat en question devient une grande puissance grâce à ses acquis historiques économiques, ou politique.

Approche marxiste

Fondée sur une conception économique des rapports internationaux, cette approche vient notamment de Lénine. C’est en effet l’appropriation des richesses qui entraine des conflits de domination.

Selon Lénine, les pays capitalistes parviennent nécessairement à la guerre puisqu’ils tentent d’accroitre leur monopole économique et l’exploitation à travers le monde. L’impérialisme qu’il décrit devra s’effacer au profit du socialisme qui se proclamerait de manière mondiale. Ainsi, on constate que la théorie de la lutte des classes appliquée simplement au niveau national se transpose à l’échelle mondiale.

De nombreux auteurs dénonceront le capitalisme comme principal facteur du sous-développement de certains pays. Les néomarxistes considèrent que le capitalisme impérialiste entraine toujours une plus grande dépendance et pauvreté des pays en développement. L’inégalité devient d’autant plus forte que les grands pays développés continuent à évoluer.

A travers la construction de nouvelles multinationales, de flux toujours plus importants de capitaux, certains pays conservent leur place hégémonique au niveau mondial. Le facteur d’hégémonie réside dans la possession de ressources matérielles ou institutionnelles. Selon Wallerstein, la production, la finance et le commerce sont source de toute puissance ; au 20e siècle, ces conditions sont remplies par les Etats-Unis.