Persuasion
La persuasion est une communication visant à modifier les attitudes et in fine les comportements individuels. Et pour cause, les conduites des individus se fondent sur leurs croyances et leurs perceptions : en les modifiant, il serait possible d'induire un comportement. Pour cela, la persuasion utilise plusieurs méthodes permettant de capter l'attention du public cible (perception) via diverses méthodes (ex: répétition régulière du message).
Communication persuasive
De nombreuses recherches ont été menées sur les formes que devaient prendre la communication : personnalité, style de l'émetteur, contenu du message, media utilisé, psychologie de l'auditoire (Hovland, 1953).
Les chercheurs vont alors comprendre que la crédibilité de l'émetteur est cruciale : les arguments d'une source crédible (ex: expert) sont plus écoutés et mieux évalués que ceux d'une source dévalorisée. De même, l'attrait physique de la source est important : quelqu'un de beau est jugé plus intelligent et doté de davantage de talents que quelqu'un de moins beau.
Quant au type de communication, son efficacité dépend notamment du niveau d'instruction du récepteur. Les individus les plus instruits apparaissent plus sensibles à une communication faisant valoir deux points de vue différents ; à l'inverse, les moins instruits préfèrent une communication d'un seul point de vue.
Provoquer le changement
Les premières recherches sur une communication efficace mettaient en avant trois étapes : attention - compréhension - acceptation (Hovland, Janis, Kelley, 1953). Mais cette vision des choses a évolué. En effet, un modèle plus complet a ensuite été proposé (McGuire, 1968) en se fondant sur une succession d'étapes à franchir pour inciter à l'action. Le message doit être reçu (attention - compréhension) et accepté (acceptation - rétention - action) pour que cela se produise. Par ailleurs, le message serait évalué après avoir été compris : l'individu évalue sa validité et ses éventuelles conséquences (agréables ou non).
Mais les arguments du messages ne sont parfois étudiés par les individus qu'en superficie. Des chercheurs ont donc tenté de connaître les conséquences d'un traitement superficiel de l'information et celles d'un traitement plus profond (Petyy et Cacioppo, 1986). Ils vont ainsi mettre en évidence qu'un traitement superficiel du message conduit les individus à s'intéresser davantage à ses caractéristiques (ex: longueur de l'argumentaire) ou celles de son émetteur (ex: sympathique) qu'au contenu. Si on souhaite que le traitement du message soit effectué en profondeur (examen approfondi des arguments), il faudra, outre des ressources cognitives suffisantes chez les récepteur, éviter les sources de distraction ; l'émetteur devra également ralentir sa vitesse d'élocution, voire répéter son message. Si les arguments sont convaincants, alors l'individu pourra modifier durablement son attitude (réorganisation du système de pensée, des croyances, des opinions), et ce, de façon résistante à d'autres tentatives de persuasion ; si les arguments n'ont pas été convaincants, cela peut au contraire le faire glisser dans le sens inverse du message. Dans les cas où le traitement du message n'a été que superficiel, le changement d'attitude dure peu car il ne résulte pas d'une véritable transformation du système de pensée. L'individu sera alors plus perméable aux tentatives de persuasion ultérieures.
En outre, il existe des formes de persuasion implicite, qui passent outre les défenses cognitives du récepteur. Occupé à autre chose, il perçoit par exemple une publicité sans y faire réellement attention. Et la simple répétition de ce stimulus créera un effet de familiarité (effets de la simple exposition, Zajonc)
Résistance à la persuasion
Lorsque les individus ont examiné en profondeur les informations, ils ont développé des convictions résistantes à toute nouvelle persuasion. Aussi, lorsqu'ils ont pris connaissance d'arguments valides contre les arguments développés par le message persuasif. Ceux-ci acquièrent en effet la capacité à réfuter les arguments autant qu'à développer des contre-arguments persuasifs. Ainsi, la capacité critique des individus constitue un rempart à la persuasion.