Effet spectateur
En 1964, une femme était agressée et tuée dans la rue, à New York, alors que 38 personnes assistaient à la scène depuis leur fenêtre. Personne n'avait prévenu la police. Ce fait divers sera à l'origine de la conception de l'effet spectateur, qui sera confirmé par de nombreuses expériences ultérieures.
Qu'est-ce que l'effet spectateur ?
Un individu seul, témoin d’une situation grave (agression ou malaise), intervient dans 80% des cas. A l'inverse, s'il est entouré d'autres témoins, ce pourcentage chute à 30 %. En effet, plus de gens passent à côté d'une personne en détresse, moins chaque individu aura tendance à s'arrêter pour l'aider alors qu'il l'aurait fait s'il avait été seul.
Pourquoi l'individu n'agit-il pas ?
Lorsque de nombreuses personnes passent à côté de la personne en détresse, la responsabilité d'apporter de l'aide est étendue à tous les témoins. Cette dilution de la responsabilité s'explique par la sensation de chacun d'être moins responsable, de n'avoir pas le sentiment de devoir aider. En effet, une personne intervient dans une situation lorsqu'elle comprend ce qui se passe, qu'elle a un intérêt à agir et qu'elle sait comment agir.
Mais lorsque les personnes sont nombreuses, l'individu peut imaginer qu'il a mal compris la situation (sinon, quelqu'un ferait quelque chose), avec l'impression que d'autres aideront mieux que soi (sentiment d'incompétence) ou être soumis à une forme de pression sociale (peur de se sentir différent en étant le seul à agir).
L’effet spectateur est favorisé par les contextes de compétition (qui encourage la critique et la peur de l'échec), qui facilite peu la coopération entre individus. Ainsi, en ville, les comportements de ce type ont davantage de chance d'arriver puisque peu de gens se connaissent et qu'ils ont l'habitude de passer à côté de milliers de personne inconnues.
Pour aller plus loin: Baby Left in Car - Social Experiment https://www.youtube.com/watch?v=2OdKow7IAuw