Un état des lieux alarmant
Les épisodes météorologiques extrêmes sont de plus en plus
fréquents dans le monde. Les scientifiques prévoient la répétition
d’évènements intenses, à l’image de l’hiver 2013-2014, pour les
prochaines années.
Le réchauffement climatique a pour conséquence d’intensifier les
extrêmes météorologiques (il pleuvra davantage dans les zone où il
pleut déjà beaucoup, et il pleuvra moins dans les zones arides), ce
qui expliquerait la sècheresse exceptionnelle qui a sévi en
Californie, les intenses chutes de neige à Tokyo, mais aussi
l’augmentation des tempêtes et inondations au Royaume-Uni. De plus,
l’élévation des mers pourrait accentuer le phénomène, notamment
dans les régions comme la Bretagne.
Cependant, de nombreux scientifiques restent prudents et
refusent d’établir un lien direct entre ces phénomènes climatiques
et le changement climatique.
Une pollution mondiale croissante
Pour l’OMS, la mauvaise qualité de l’air est « désormais le
principal risque environnemental pour la santé dans la monde ». En
2013, le Contre international de recherche sur le cancer, qui
dépend de l’OMS, classait la pollution atmosphérique dans la
catégorie « cancérigène certain ».
En 2012, la pollution de l’air a en effet été responsable d’un
décès sur huit au niveau mondial (7 millions de décès). C’est
presque le double de la fin des années 2000.
La pollution de l’air intérieur serait responsable de 4,3
millions de décès par an, la pollution de l’air extérieur, de 3,7
millions de personnes par an. La pollution intérieure est
importante dans les pays en développement, là où les appareils de
chauffage ou de cuisson ont un foyer ouvert, émettant différents
polluants. Elle est notamment responsable d’AVC, de
bronchopneumopathie chronique obstructive ou encore d’infections
aigues des voies respiratoires chez l’enfant.
En Europe, de nombreux pays ont connu de graves épisodes de
pollution atmosphérique ces dernières années, et notamment en
2014.
L’Agence européenne de l’environnement (EEA) rapportait fin mars
qu’onze Etats (France, Autriche, Belgique…) avaient franchi le
seuil à ne pas dépasser en 2012, pour au moins un type de polluant.
En Europe occidentale, la pollution extérieure est en effet
responsable de 280 000 morts par an, un chiffre bien supérieur à
l’Amérique du Nord (94 000 décès par an).
En Chine, la pollution atmosphérique atteint des taux
considérables. Dans certaines régions urbaines, les habitants sont
désormais incapables de voir le ciel. La pollution des sols est
également préoccupante : près de 17 % des sols du pays seraient en
effet pollués par les activités minières, agricoles et
industrielles.
Les autorités chinoises imposent de rares mesures peu efficaces
: pulvérisation d’eau le long des routes pour maintenir les
poussières de charbon au sol, mise en place d’une circulation
routière alternée, etc. Mais les industriels du charbon dénoncent
le coût des installations destinées à limiter la pollution (filtres
à sulfates et nitrates). De son côté, le gouvernement limite les
mesures pour éviter de menacer l’emploi local et les finances.
La multiplication d’études alarmistes
Sur le changement climatique
Le GIEC a rendu en avril 2014 le dernier volet de son 5e
rapport, dans lequel il rappelle que les Etats doivent agir
rapidement pour limiter la hausse moyenne des températures
mondiales à 2 °C. Sept ans après le précédent rapport, les
émissions mondiales de gaz à effet de serre ont atteint des niveaux
record et leur croissance est plus rapide. Pour le GIEC, le
développement des énergies renouvelable n’a pas pu limiter les
effets de l’utilisation accrue du charbon.
En Allemagne, la limitation du nucléaire a renforcé
l’utilisation du charbon.
Le cinquième rapport du GIEC confirmait le diagnostic annoncé
dès les années 1990 : les petites îles du Pacifique devront faire
face à des risques de submersion importante voire totale. Et en
effet, la hausse annuelle y atteint 1,2 cm par endroit,
c’est-à-dire quatre fois plus que la moyenne mondiale. Ces
changements font émerger un débat sur la création d’un mécanisme de
« pertes à dommages » destiné à compenser les conséquences d’une
élévation des températures ; la question de ce mécanisme, qui fait
reposer la responsabilité d’une réparation aux pays industrialisés,
pourrait se trouver au cœur de l’accord mondial sur le climat qui
pourrait être signé en décembre 2015 à Paris.
La question du réchauffement climatique inquiète de plus en
plus. Selon un sondage IPSOS, 75 % des Français (contre 66 % en
2010) considèrent que les conséquences du réchauffement se font
sentir en France. Mais les conséquences se ressentent surtout à des
endroits précis de la planète, qui connaissent des évènements
climatiques extrêmes. Et les épisodes polaires et caniculaires
risquent de s’accroître.
Sur le déclin des pollinisateurs
En juin 2014, une vaste étude scientifique révélait le rôle des
pesticides dans l’érosion de la biodiversité. Ont ainsi été mis en
évidence le rôle de cette contamination dans le déclin des abeilles
et dans celui des bourdons. L’ampleur de ce déclin se mesure aux
niveaux supérieurs de la chaîne alimentaire (oiseaux). Mais il
pourrait également avoir de lourdes conséquences sur l(agriculture
et la production alimentaire.
Nombreux sont ceux qui avaient déjà souligné le déclin accéléré
de toutes les espèces d’insectes depuis les années 1990. Les
pouvoirs publics prennent aujourd’hui la mesure du problème. Barack
Obama a ainsi lancé en juin 2014 une « stratégie fédérale pour la
santé des abeilles et autres pollinisateurs ».
Quelles mesures politiques ?
Depuis les premières études sur le réchauffement climatique, de
nombreuses mesures politiques sont venues en limiter les
effets.
A la fin des années 1990, le rapport Brundtland avançait la
notion de développement durable, qui devait permettre une meilleure
prise en compte des questions environnementales sur le
moyen-long-terme sans remis en question du développement
économique.
Puis plusieurs sommets internationaux ont ensuite
progressivement fait du changement climatique un véritable enjeu.
Néanmoins, le protocole de Kyoto en 1997 et les différents sommets
internationaux ont longtemps eu peu d’effets concrets. Le sommet de
Copenhague n’était pas parvenu à l’établissement d’un traité
contraignant à l’échelle mondiale sur les émissions de
CO2.</>
Néanmoins, la mise en place de ces mesures s’est heurtée à la
réticence de nombreux Etats concernés.
L’essentiel des émissions de C02 est le fait des régions du
Nord. Par conséquent, l’environnement n’est pas menacé par le
développement économique des pays émergents, mais plutôt par le
surdéveloppement des pays développés.
De plus, les conséquences du dérèglement climatique concernent
surtout les pays peu développés économiquement.
La force des acteurs privés
L’opinion publique a montré sa mobilisation croissante pour
lutter contre le dérèglement climatique. De nombreuses associations
réclament la création ou le renforcement de certaines mesures,
sensibilisant ainsi une partie de la population mondiale.
En septembre 2014, une marche mondiale pour le climat
rassemblait des milliers de personnes dans les grandes villes du
monde.
Parallèlement à la mobilisation de la « société civile »,
certaines multinationales se sentant de plus en plus menacées par
les impacts du dérèglement climatique appellent à lutter contre le
réchauffement.
Ainsi, Coca-Cola fait partie des entreprises régulièrement
menacées par les évènements climatiques en raison de ses
approvisionnements en eau ou en canne à sucre.
Plusieurs personnalités du monde des affaires (ancien maire de
New York, ancien président de Goldamn Sachs…) ont financé des
recherches sur l’impact de l’évolution climatique sur les
entreprises. Ces trois personnalités ont publié un rapport fin juin
2014 intitulé « Risky Business », et qui rend compte des incidences
économiques et financières désastreuses du réchauffement
climatique. La hausse des températures et la montée des eaux
pourrait en effet faire disparaitre un patrimoine économique et
financier considérable, mais aussi réduire la productivité des
domaines d’activité de plein air (agriculture, construction…).
La force des acteurs publics
Après avoir subi des évènements météorologiques extrêmes, les
Etats-Unis ont lancé un plan climat pour l’agriculture. Il s’agira
de créer sept « pôles climat » pour aider les agriculteurs à
s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. Ces mesures doivent
permettre de mieux anticiper les phénomènes naturels qui
s’amplifient avec le réchauffement climatique.
Début 2014, Barack Obama a annoncé la création d’un fonds climat
destiné à aider les communautés locales à se préparer aux
conséquences engendrées par ces conditions extrêmes. Les pertes
globales pour les Etats-Unis ont en effet été estimées à 1150
milliards de dollars pour la période 1980-2010.
Pour se protéger de la montée des eaux, New-York explore
différentes pistes. De la même façon, le président de Kiribati,
archipel du Pacifique situé en première ligne face au changement
climatique, a décidé d’acheter une île à 2000 km de là pour y
évacuer ses habitants en cas de nécessité.
En 2014, le GIEC a préconisé de concentrer les actions
politiques sur les villes, qui représentent le quart des émissions
mondiales de gaz à effet de serre. Mais les progrès devront avoir
lieu dans bien d’autres domaines (transport, habitat,
agriculture…). Ces mutations devront s’accompagner d’un changement
des modes de vie.
Le chemin reste encore long pour aboutir au premier accord
mondial de lutte contre le réchauffement que se donne pour ambition
la conférence des Nations unies sur le climat qui réunira en 2015
tous les grands émetteurs de gaz à effet de serre.
La Conférence Paris Climat 2015 permet à la France de mettre en
avant son engagement dans la lutte contre le dérèglement
climatique, démontrant son exemplarité en matière
environnementale.
Cependant, les principaux pays pollueurs de la planète ont
montré peu d’intérêt à l’égard du sommet, voire refusé d’y
participer, à l’image de la Chine, de la Russie ou du Japon.
En attendant, en septembre 2014, un sommet extraordinaire de
l’ONU rappelait au pays concernés l’urgence de la situation en vue
de la Conférence de Paris. Mais en décembre, le sommet sur le
climat, à Lima, a cependant peu mobilisé.
La France a promis de verser 1 milliards de dollars pour aider
les pays en développement à s’adapter au changement climatique.
L’Union européenne est parvenue à un accord en octobre 2014. Un
mois plus tard, la Chine et les Etats-Unis ont trouvé un accord
pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, les deux
géants représentant 45 % du total des émissions de CO2 à eux
seuls.
Quels effets ?
L’élimination des gaz nocifs a limité le réchauffement
climatique et résorbé en partie le trou de la couche d’ozone, et
les scientifiques espèrent sa résorption totale avant 2050. Cela
devrait éviter environ deux millions de cancers d’ici-là. Ainsi, le
protocole de Montréal est l’un des traités environnementaux qui a
eu le plus de succès.
Cependant, nombre de scientifiques montrent que les efforts
restent insuffisants pour limiter la hausse de la température
mondiale au-delà de 2 °C (objectif fixé par la communauté
internationale).
Pour aller plus loin : la criminalité environnementale
Les crimes environnementaux représentent plus de 156 milliards
d’euros par an, et ces trafics financeraient les groupes armés et
le terrorisme.